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Recherche exploratoire de nouveaux composés

La recherche sur la supraconductivité et le magnétisme et plus largement sur les composés à fortes
corrélations se renouvelle constamment grâce aux nouveaux systèmes découverts par les chimistes, comme dans le cas des composés supraconducteurs avec la décourverte des oxypnictures. La situation des laboratoires français de chimie des matériaux est cependant alarmante en termes de prospection de nouveaux composés, susceptibles d’alimenter le vivier de propriétés inédites de demain. Jusqu’aux années 80, la recherche française occupait une place d’excellence dans le domaine de la chimie du solide. Les nouveaux composés issus de cette activité de pointe ont rendu possible nombre de découvertes et développements fondamentaux ; citons les lasers YAG grâce à la découverte des grenats (équipe de Bertaut, Grenoble), la supraconductivité à haute Tc dans les cuprates grâce aux travaux des équipes de Bordeaux et Caen sur les composés de type perovskite à base de cuivre, la supraconductivité dans les phases de Chevrel, etc. Ces succès de la chimie du solide française étaient issus
  • du développement énergiquement d’une chimie créative, dans toutes les familles de composés : oxydes, chalcogénures, nitrures, dérivés phosphorés etc. . ., avec pour but principal d’explorer de nouveaux champs et de déterminer les domaines du possible,
  • de son initiation à la cristallographie, créant ainsi la cristallochimie, cet art de lire des structures,
  • des contacts étroits avec les physiciens de la matière condensée, pour associer à un composé, une structure et des propriétés, initiant ainsi la fameuse trilogie « synthèse, structure, propriétés ».
C’est cette multidisciplinarité, associant chimie, cristallographie et physique qui a fait le succès de la chimie du solide française des années 1980. Puis, peu à peu la vision anglo-saxonne de « materials science and engineering » s’est imposée (en France et en Europe). L’utilisation du mot matériau en remplacement de celui de solide ne représente pas qu’un glissement sémantique. Le matériau est par définition un solide possédant une ou plusieurs fonctions et la recherche en matériau est surtout guidée par la recherche d’une application. Ainsi le nombre de nouveaux composés susceptibles de présenter de nouveaux états électroniques de la matière a largement diminué ces dernières années. De même la participation au GDR MICO de la communauté des chimistes du solide à progressivement décrue. L’un des objectifs du GDR au cours des quatre prochaines années est de réaffirmer l’importance d’une collaboration entre chimistes et physiciens du solide et de renouer un lien fort avec la communauté de chimie du solide en soutenant la recherche exploratoire de nouveaux composés. En devenant un lieu d’expression et d’échange autour des nouveaux composés le GDR a pour objectif de susciter une valorisation alternative de ceux-ci par l’étude de leurs propriétés physiques. Ainsi le GDR a pour ambition de retisser des liens plus étroits entre les communautés des chimistes du solide et physiciens de la matière condensée et a déjà commencé ce travail en étant à l’origine de l’action nationale « De la nécessité d’une recherche exploratoire de nouvelles phases et d’édifices nouveaux » qui aura lieu à Bordeaux en octobre 2011.
 

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